Pas de tirs, pas d'attaquant, pas de combativité dans les duels: voici tout ce qui a manqué au Standard à Bruges
- Publié le 03-12-2018 à 13h59
- Mis à jour le 03-12-2018 à 14h42
Le Standard est passé à côté de son match à Bruges (3-0), comme les chiffres le confirment sans la moindre difficulté. Les Liégeois ont, dans l'ensemble, monopolisé le ballon (52 % de possession de balle au total) mais ils ont été incapables d'amener suffisamment de danger devant le but flandrien. Au-delà du simple constat de la faillite collective et individuelle, il faut chercher en profondeur les raisons de cet échec. Certes, le manque de concentration évoqué par Michel Preud'homme tient parfaitement la route, mais certaines statistiques montrent bien que plusieurs joueurs sont passés complètement à côté de leur sujet.
Quatre fois plus de tirs cadrés pour Bruges
Avec un premier corner obtenu juste avant la pause, il est évident que le Standard ne s'est pas suffisamment approché du but adverse. Cette première période a été totalement brugeoise avec neuf tirs pour les Flandriens, dont six cadrés. Pendant ces mêmes 45 minutes, les Liégeois n'ont pas tenté une seule fois leur chance au but. Au décompte final, c'est-à-dire sur l'ensemble des 90 minutes, le Club a tiré trois fois plus au but (16 fois contre 5 fois) mais a, surtout, cadré quatre fois plus de tentatives (8 contre 2).
Dans ces conditions, il était impossible pour le Standard d'espérer revenir au score et entretenir la flamme de l'espoir.
Même pas un duel sur deux gagné
Pour avoir une chance de revenir au score, il faut mettre de l'impact dans les duels pour secouer son adversaire. Le Standard en a été incapable car il n'a pas remporté la moitié de ses duels. Les chiffres sont implacables, avec 57 duels gagnés sur 139, soit 41 % de moyenne. A titre de comparaison, les Liégeois en avaient gagné 58 % lorsqu'ils avaient battu la même équipe de Bruges à Sclessin.
Ce dimanche, aucun joueur du Standard n'affiche un taux supérieur à 64 % (Zinho Vanheusden), alors qu'ils étaient à six au-dessus de ce pourcentage lors du match du 7 octobre dernier.
Maxime Lestienne symbolise les difficultés
Même s'il disait que ce serait un match particulier, Maxime Lestienne avait certainement à cœur de briller face à son ancien public. Titulaire sur le flanc gauche, le Hennuyer est complètement passé à côté de son sujet. Outre son manque d'impact dans les duels (1 duel sur 7 gagné), il n'a reçu que 12 ballons et a raté son seul dribble tenté et n'a pas récupéré un seul ballon.
Il est injuste de condamner un seul joueur mais sa prestation résume bien l'ensemble des difficultés liégeoises.
Les médians ont trop joué vers l'arrière
Traditionnellement, Gojko Cimirot et Razvan Marin se chargent d'assurer la première relance offensive et donner un sens au jeu liégeois. Débordés en première période, ils n'ont pas été capables d'assurer le rôle lors des 45 dernières minutes. Razvan Marin a donné dix passes vers Zinho Vanheusden, le joueur qu'il a le plus cherché, tandis que le médian bosnien a le plus souvent servi… Razvan Marin et Samuel Bastien, soit deux joueurs situés dans sa zone.
Les attaquants n'ont pas assez joué vers l'avant
En évoluant sans vrai attaquant de pointe de formation, même si Michel Preud'homme prétend le contraire, le Standard s'est privé d'un point de fixation. Cela a eu une répercussion immédiate sur la position des joueurs offensifs qui, en moyenne, ont joué au niveau de la ligne médiane. Comme le montre le graphique ci-dessous, Mehdi Carcela est le joueur qui a évolué le plus souvent en pointe, alors que Djenepo a trop souvent dézoné et s'est retrouvé sur son flanc gauche, ce qui reste sa place de prédilection.